Je travaille dans un centre pour jeunes en difficulté. Avec toutes ces années à observer les jeunes, je peux dire que ce n’est pas celui qui semble aller le plus mal qui est le plus fragile.
Pouvoir déprimer, dire “j’en peux plus”, “je suis à bout”, c’est une force en fait. Celui qui serre les dents et ne déprime jamais est probablement le plus en danger parce qu’il ne s’autorise pas à aller mal. Malgré l’idée très répandue que seuls les plus fébriles peuvent vivre des périodes dépressives, cet état peut affecter tout le monde. Je pense même c’est un passage important pour remettre les compteurs à zéro et se régénérer.