Un soir, il y a trois mois, après une séance de sport, j’ai commencé à ressentir des vibrations à répétition dans le mollet gauche. Elles n’étaient pas douloureuses mais c’était agaçant. J’ai alors commis ma première erreur: aller chercher des réponses sur Internet. Je suis tout de suite tombée sur un forum. Les internautes y soulignaient que ces fourmillements étaient l’un des premiers symptômes de la sclérose en plaque.
Cette lecture m’a immédiatement plongée dans une terrible angoisse. Dans mon esprit, le lien de cause à effet entre ces crispations musculaires et la maladie était parfaitement limpide.J’en parlais tout le temps, à mes amis, mes collègues, ma famille, mon conjoint. Au bout de trois jours de peur, j’ai fini par aller chez le médecin. Il m’a fait quelques tests avant de conclure que je n’avais rien. Cela m’a apaisé… deux ou trois jours tout au plus.
Et puis un médecin m’a dit que je souffrais d’hypocondrie, une maladie de la méfiance. Elle rend presque paranoïaque. On refuse de croire ceux qui détiennent le savoir. On pense qu’ils n’en savent pas assez, qu’ils se trompent, que l’on est l’exception qui confirme la règle. Je suis à l’écoute permanente de mon corps, j’interprète le moindre symptôme, je me livre à un combat contre moi-même que je suis sûre de perdre car l’hypocondrie provoque une distorsion de la pensée.
Aujourd’hui je suis en traitement pour tout ça. Je suis rassurée car je ne me sent plus ni folle, ni seule.