C’était le 2 juin 2020. Après un week-end de déconnexion qui succédait à des mois où le travail s’était infiltré dans mon quotidien, soirs et week-ends compris. Nuits aussi, puisque j’ouvrais ma boîte mail quand je me réveillais la nuit… Un week-end sans nos enfants de 2 et 5 ans, après des semaines ensemble 7 jours sur 7, sans aucun relais, à cause du confinement. Curieux paradoxe : c’est après ce week-end qu’en reprenant le travail, la lecture d’un simple mail m’a fait « imploser ». Je me suis mise à pleurer à gros bouillons, sans pouvoir m’arrêter; je ne savais plus respirer; je tremblais; j’avais l’estomac totalement noué… Depuis des jours, je me couchais chaque soir en me disant que je n’étais pas la mère que je voulais être. Depuis des mois, j’étouffais mon ressenti au travail plutôt que d’en parler. J’essayais de me concentrer sur le positif… A n’importe quel prix ? Ce 2 juin, je ne comprenais pas ce qui m’arrivait et j’avais peur de moi. Quand ma médecin m’a mise en arrêt pour 15 jours, j’ai trouvé ça énorme. Je pensais que j’allais vite m’en remettre. C’était en réalité le début d’une année d’arrêt de travail. J’avais une idée préconçue du burn-out. Une « faiblesse » qui se manifestait par une énorme fatigue, non ? Peut-être aussi quelque chose qui arrivait à ceux qui « se prenaient trop la tête » ?En tout cas, un « truc » que je ne pouvais pas « me permettre ». Comme si on choisissait… Comme si on pouvait contrôler… C’était parti pour des mois de déni, de culpabilité par rapport à mon équipe, à mes collègues, à mon mari, aux mères qui travaillent, à tous ceux qui gèrent, à ceux qui ont « vraiment de quoi se plaindre », à ceux qui ont « de vraies maladies ». Non, je ne suis pas tombée de fatigue. Car non, tout le monde n’a pas les mêmes symptômes. Mais, oui, c’était bien un burn-out. Professionnel, parental, à quoi sert de mettre une étiquette ? C’était un « burn-out de tout ». Une fois déclenché, le moindre stress provoquait une réaction en chaîne d’une intensité et d’une violence parfois incroyables… Avec des conséquences cognitives impressionnantes : perte de mémoire, de capacité de concentration, de capacité à faire des courses, à faire le repas en m’occupant des enfants… jusqu’à, un jour, me retrouver au volant et ne plus savoir sur quelle pédale je devais appuyer pour conduire. J’ai eu la chance de trouver de nombreux outils, des accompagnements de qualité, un groupe de parole… Vague après vague, j’ai appris à comprendre ce qui m’arrivait et à mettre en place ce qu’il fallait pour aller mieux. Aujourd’hui, j’ai repris le travail. J’ai retrouvé mes capacités cognitives, mon énergie, mes capacités d’adaptation, et même une résistance au stress. Mais je reste très vigilante par rapport à l’équilibre risques-ressourcement. Attentive à mettre « de l’eau dans ma casserole ». Cette image vient d’un conte que j’ai écrit pour expliquer ce qui se passait à mes enfants, à ma fille surtout : « Maman est une casserole brûlée ». Si je partage mon témoignage aujourd’hui, c’est parce que « partager, c’est se libérer », je l’ai expérimenté. Que ce soit avec ma psychothérapeute, avec mes amies, ma famille, au groupe de parole, ou encore par le partage de mon histoire de « casserole brûlée »… Les partages sont autant de pas qui m’ont aidée à avancer sur le chemin du mieux-être. Je vous souhaite aussi de partager, de trouver la force de mettre de mots sur vos difficultés, sans peur, sans honte, pour un pas de plus vers votre bien-être. Prenez soin de vous !
Témoignage
Pour commencer à prendre soin de soi, la première chose à faire: en parler.
Découvrez ici un des témoignages récoltés.
Témoignages
Ils ont fait le premier pas
Bonjour, je ne sais pas si c’est le lieu pour cela mais c’est un espace qui me semble effectivement la pour ça aussi… Je suis en couple depuis mes 15 ans et j’ai 30 ans AJD !!! notre histoire est très compliqué, il à bcp de démons de son passé… malgré les années ils sont toujours présents moins mais toujours la … je suis arrivé à un moment ou je n’ai plus de jus … je n’arrive plus a prendre du recul je sens que je lui en veux… on doit toujours toucher le fond pour remettre un coup de souffle qui dure 1 voir 2 semaines et puis ça commence à sombrer… je suis loin d’être parfaite mais j’essaye d’être la debout et oui par moment je ne sais plus … a coté de ça il est en constante négativité en ce moment tout n’est que reproche et jamais de remise en question … J’ai trouver un moyen d’imager : il regarde que le moment de la chute mais ne regarde pas l’assenions et les complications qu’il y a sur le chemin … Je suis perdue …
Ça fait 7 ans que je suis en dépression. Au départ je ne m’en rendais pas compte, je refusais d’aller voir un psy parce que je ne pensais pas en avoir besoin. J’ai été harcelé au lycée, ça a déclenché un gros manque de confiance en moi et envers les autres. Puis j’ai subit d’autres traumatismes. J’étais au plus bas. Aujourd’hui j’ai enfin eu le courage de prendre rdv avec un psy, ça me permet de me libérer, de comprendre, de me rassurer et de sourire un petit peu plus à chaque fin de séance. C’est un petit pas mais ça me suffit pour avancer.
Merci a ceux qui sont toujours là alors qu’ils sont au bord du gouffre. Vous êtes courageux et je vous admire beaucoup. Vous êtes les rêveurs des jours heureux et j’espère que vous continuerez de l’être. Vous êtes admirables !
Accroche-toi. Tu es une belle personne !
Paix et amour ????
Hauts les cœurs ♥️
Un coup de mou ? Faites ce que vous aimez (écouter votre chanson favorite, faite d’une sieste ou dormez, mangez, faites du sport, allez courir, criez, pleurez,… bref … tout pour se sentir mieux. Tout est permis. Lâchez vous! Fuck les autres, on s’en fiche ! Tu vis dans ta peau et dans ton esprit. C’est toi qui compte.
Cette personne en vaut-elle vraiment la peine ? Faut il vraiment ce mettre dans un état pareil pour ça/pour lui/pour elle ? Est-ce que cela ou cette personne t’aidera à avancer dans TA vie ?
Quand on est au plus bas, on ne peut que remonter 🙂